Le Consortium international des journalistes d’investigation a mené récemment une enquête autour de la « fake science », concernant les publications des revues scientifiques en Inde. The Indian Express, dans son rapport du 19 juillet, dénonce les nombreuses fraudes qui ont lieu à l’heure actuelle dans le secteur de l’édiction scientifiques indienne.

L’enquête du Consortium international des journalistes d’investigation

Les journalistes en charge de l’enquête du Consortium se sont orientés vers les maisons d’édition qui, pour enrichir leurs revues scientifiques, n’hésitent pas à faire payer les chercheurs souhaitant se faire publier. Le plus célèbre de ces éditeurs est le groupe Omics, influent dans le monde entier et spécialiste des publications dans les domaines de la médecine, des hautes technologies ou encore du management.

Les résultats de l’enquête montrent que pour chaque article publié, Omics touche une rémunération entre 150 et 1819 dollars. Dans la région de l’Uttar Pradesh, depuis un simple ordinateur, une personne travaillant seul a également proposé la publication moyennant finances d’articles de ce type. Voilà qui laisse planer le doute, quant à la qualité et l’éthique des études publiées.

En effet, les publications scientifiques doivent être le résultat d’une recherche « rigoureuse et originale », évaluées et relues par des experts du domaine. Si l’on prend l’exemple de la France et plus largement de l’Europe, ce sont les auteurs des articles scientifiques qui sont rémunérés pour leur travail, et non l’inverse.

The Indian Express pointe donc du doigt le fonctionnement du secteur de l’édition indien, pour qui les sciences ne représentent qu’un prétexte pour gagner de l’argent, au détriment des chercheurs.

Mais alors, comment expliquer l’attrait de ces derniers pour ce type de pratique ? Pourquoi ceux-ci préfèrent-ils payer plutôt que d’atteindre la reconnaissance par des moyens plus éthiques ?

En Inde, la meilleure façon d’être reconnu est de payer pour être publié

En Inde pour être reconnu par ses pairs, être promu ou faciliter son embauche, un scientifique doit bien souvent être publié. Les maisons d’édition peu scrupuleuses représentent donc un intérêt grandissant pour les chercheurs, y voyant un bon moyen d’enrichir leur CV.

Au début du mois de mai 2018, la Commission des subventions aux universités indiennes a retiré 4300 articles supposés douteux, au sein de 32 000 revues scientifiques distribuées en Inde. Il y a fort à parier pour que, dans un futur proche, d’autres revues soient visées. En effet, le secteur de l’édition scientifique en Inde est l’un des plus prolifiques au monde.