La société indienne est divisée en un système de castes, c’est-à-dire en catégories de population permettant de classer les individus selon leurs origines. Ce système de division vient de l’hindouisme et entraîne des inégalités plus ou moins importantes au sein de la population. Intéressons-nous à la définition d’une caste et à la division de cette société.

Les différentes castes indiennes

En Inde, les hommes et les femmes naissent en étant inégaux entre eux et le restent toute leur vie, même si le système de caste connaît à l’heure actuelle de grands bouleversements. La division quadripartite de la société est associée au varna, c’est-à-dire au quatre piliers qui constituent les différentes catégories de population :

  • Les brahmanes, ce sont les prêtres de naissance noble. Ils se situent tout en haut de la hiérarchie des castes indiennes.
  • Les kshatriyas, les guerriers.
  • Les vaishyas, les commerçants.
  • Les sudras, le reste de la population.

Il existe une cinquième caste en Inde, il s’agit de celle des intouchables. Ceux-ci sont exclus du varna et exercent généralement un métier considéré comme dégradant, en contact avec le sang. Un boucher ou une sage-femme par exemple appartient systématiquement à la catégorie hors-caste des intouchables.

Les castes indiennes : une société divisée

Les castes forment en réalité un système, car une caste ne peut pas survivre sans l’autre au sein du varna. Il est cependant nécessaire de nuancer : il n’existe pas qu’une seule catégorie de prêtres, de guerriers ou de commerçants, mais plusieurs. Comme l’on pourrait affirmer qu’il existe plusieurs espèces dans la catégorie des félins ou des canidés, il existe plusieurs sous-castes au sein d’une même catégorie, que l’on appelle alors des jati. Aussi, en Inde, un individu ne se réfère pas au varna pour évoquer sa classe sociale, mais bien à son jati.

D’autre part, selon la région, d’autres castes peuvent exister et à l’inverse, certains jatis ne sont pas utilisés pour définir un rang social. Ce système, toujours en place à l’heure actuelle en Inde, touche tous les domaines de la société et notamment celui du travail. Chaque métier appartient à une caste et se situe sur une échelle de pureté. Comme nous l’avons vu précédemment, les hommes et les femmes dont la profession a un rapport direct avec le sang sont exclus du varna, ce sont les intouchables.

Aussi, la professionnalisation est régie par l’idéologie du pur et de l’impur. L’activité religieuse est la plus respectée, elle se trouve donc au sommet de la hiérarchie. Cela implique également que la personne qui la pratique est végétarienne et supposément plus intelligente que les individus des classes inférieures. Le guerrier mange de la viande et ôte des vies, il est moins pur que le prête, mais plus pur qu’un marchant car ce dernier appartient à la catégorie de population inférieure.

De ce fait, la transmission d’une caste se fait de manière héréditaire et chaque nouveau-né devra exercer plus tard le métier qui correspond à celle-ci. Il est d’ailleurs impossible de changer de caste. En ce sens, il est également interdit de se marier avec une personne issue d’une caste inférieure ou supérieure, chacun devant préserver son rang social.

L’évolution des castes en Inde

Dans l’Inde du 21ème siècle, le système de division et d’inégalité s’altère petit à petit et chacun est en mesure d’exercer un métier qui ne correspond pas à sa caste d’origine. Cela s’explique notamment par la mobilité, ainsi que par le désir des nouvelles générations à s’élever sur l’échelle sociale et à exercer des professions dites modernes, en rapport avec les nouvelles technologies par exemple, qui n’appartiennent pas au système de caste.

D’ailleurs, on remarque également que chaque catégorie cherche à s’élever d’un point de vue social et économique. On note une transformation significative des castes en groupes ethniques, partis politiques ou classes sociales. Le renouvellement de la société indienne est actuellement en pleine expansion. Toutefois, les discriminations sont encore monnaie courante dans le pays, à l’encontre des intouchables notamment.

Ceux-ci vivent aujourd’hui dans des ghettos et n’ont pas la possibilité d’utiliser l’eau des castes supérieures. Viols et humiliations font partie de leur quotidien, même si les mentalités évoluent petit à petit. En effet, Mayawati Kumari, une intouchable, s’est vue élire quatre fois ministre en chef de l’Uttar Pradesh. Kalpana Saroj quant à elle, est devenue femme d’affaires millionnaire après avoir passé 12 ans dans un bidonville.

Pour illustrer l’évolution de la société indienne vers plus d’égalité, la Cour Suprême a déclaré que la seule base de la caste ne pouvait être un vecteur de discrimination. Toutefois, le chemin à parcourir semble encore long et même si certains souhaitent abolir les catégories de population créant des inégalités, d’autres souhaitent les voir appliquer dans le secteur privé. Les castes génèrent aujourd’hui de plus en plus de frictions en Inde.